Antenne relais SFR sur Gahard
Par Anne Troccaz, mardi 16 juin 2009 à 19:22 :: Accueil :: #30 :: rss
Une antenne relais SFR va être installée près du terrain de foot et du terrain de bi-cross sur Gahard. Un collectif s'est monté pour faire réviser le projet. Nous avons fait circuler une pétition auprès des riverains de la futur antenne. Il en ressort que 10% des gens rencontrés étaient au courant du projet, que 90% ont signé la pétition contre l'installation de l'antenne (plus de 100 signatures). L'information était passée sous forme d'un petit encart dans le Gahardit, journal local, informant de l'installation, l'affaire était réglée. Nous avons rédigé cette lettre pour que : 1) une réunion publique soit organisée avec SFR, que les choses soient faites dans la transparence...normal dans une démocratie. 2)que les caractéristiques techniques de l'antenne soit précisées. Actuellement personne ne connait la puissance de l'antenne 3) que son implantation soit rediscutée en fonction d'une évaluation des besoins (impact sanitaire, impact paysager, couverture) 4) qu'un protocole de mesure de champs electromagnétiques soit mis en place si l'installation se réalise.
Anne Troccaz, membre du collectif antenne, conseillère municipale.
Collectif Antenne Gahard Gahard, le 25.05.2009 c/o Mr et Mme Le Louarn le pâtis des Marettes 35490 Gahard
lettre ouverte à Monsieur le Maire de Gahard et son conseil Pièces jointes : voir fin du courrier
Monsieur le Maire,
Le 25 janvier 2009, vous avez pris un arrêté de non opposition pour la construction d'un pylône relais de radio-téléphonie pour SFR muni d'un nombre d' antennes non précisé sur la parcelle 274 du cadastre au lieu dit le « Pâtis des Marettes » à Gahard.
Avant toute chose, nous vous précisons que notre collectif est composé de riverains proches de l'installation du projet, de parents d’élèves de l’école primaire Jean Morin, de parents et d’enfants qui vont vivre à proximité de ce pylône et de personnes concernés par ces questions. Cet ouvrage nous posera des problèmes tant au niveau de l'impact sur l'environnement, qu'au niveau de notre santé et enfin, matériellement par la perte de valeur des propriétés se situant dans le périmètre de la future installation. Nous sommes surtout des citoyens de Gahard et d’autres communes, concernés par les dangers des ondes électromagnétiques et les enjeux environnementaux que pose ce type d'installation.
Concernant, les risques pour la santé
1. Sachez qu'en septembre 2008, dans son étude « interphone » l'OMS confirme que la téléphone portable est cancérigène (voir pièce jointe n°1) De nombreuses études scientifiques non contestées, mettent en garde sur l'ampleur des dommages en matière de santé publique à venir. Les risques de troubles sont avérés et les effets sanitaires potentiels induits par une exposition aux ondes électromagnétiques de plus en plus inévitables.
Le rapport international Bio-initiative sur les champs électromagnétiques, publié le 31 août 2007, et qui fait la synthèse de plus de 1500 études consacrées à la question, révèle dans ses conclusions les dangers sur la santé des émissions de type téléphonie mobile comme le téléphone portable, les émissions UMTS – Wifi – Wimax -Bluetooth et le téléphone à base fixe « DECT ». Ce rapport n'a pas fait l'objet de contestation sur le plan scientifique et a été approuvé et publié par l'Agence européenne de l'environnement et validé par le Parlement européen dans une résolution prise le 4 septembre (voir pièces jointes n°2, 3, 4).
Le Parlement européen constate que les limites d'exposition aux champs électromagnétiques fixées pour le public sont obsolètes dès lors qu'elles n'ont pas été adaptées depuis la recommandation 1999/519/CE du Conseil du 12 juillet 1999 relatives à la limitation d'exposition du public aux champs électromagnétiques (0 Hz à 300 GHz), que ces limites ne tiennent évidemment pas compte de l'évolution des technologies de l'information et de la communication ni, d'ailleurs, des recommandations préconisées par l'Agence européenne pour l'environnement ou encore des normes d'émission plus exigeantes prises, par exemple, par la Belgique, l'Italie ou l'Autriche et qu'elles ne tiennent pas compte des groupes vulnérables comme les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants.
2. L'ICEMS (International Commission for Electromagnetic Safety), commission internationale indépendante pour la sécurité électromagnétique, a publié le 19 septembre 2006 la Résolution de Benevento qui confirme cette nocivité (voir pièce jointe n°5).
3. En 2005, en France, deux hauts responsables de l'AFSSET (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail), M Denis Zmirou, directeur scientifique et M. Guy Paillotin président ont rendu publiques leurs démissions en désavouant les travaux réalisées par leur agence qui, selon eux, ne respectait pas un minimum de déontologie en particulier en matière d'indépendance à l'égard de l'industrie de la téléphonie mobile. Il s'avère que la version officielle de l'innocuité, fondée sur les publications de l'AFSSET, est profondément ébranlée. Un rapport de l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) et de l'IGE (Inspection Générale de l'Environnement), rendu public en septembre 2006, achève officiellement la ruine de l'AFSSET, et de la théorie d'innocuité.
4. Récemment, le 18 septembre 2008, la 8ème Chambre du Tribunal de Grande Instance de Nanterre a condamné, en première instance Bouygues Télécom à démonté une antenne relais au nom du principe de précaution et des effets sanitaires potentiels induits par une exposition aux champs électromagnétiques de la téléphonie mobile. Dans cette affaire, même si les liens entre les troubles sanitaires et les antennes relais restent à démontrer « le risque de troubles (...), est lui certain puisqu'il n'est pas contesté que les autorités compétentes en la matière, tant internationales que françaises, préconisent de faire application d'un principe de précaution », selon le jugement.
5. Le 7 octobre 2008, le député de St Denis, Patrick Braouzec a demandé que soit promulguée une loi qui définisse une norme de protection pour les populations soumises à l'exposition aux champs magnétiques de la téléphonie mobile; il a réclamé la définition d'une valeur limite d'exposition à 0,6v/m.
Compte tenu de ces informations publiques et de l'actualité, Monsieur le Maire, vous ne pouvez ignorer les risques que représente une antenne relais installée à proximité d'habitations, des terrains de sport et d'un lieu de promenade de nombreux Gahardais. Enfin, vous n’avez en votre possession aucune garantie écrite de l’opérateur sur l’innocuité de l’antenne-relais et vous ne disposez pas de la liste des exclusions du contrat d’assurance SFR. Vous ignorez donc l’étendue des couvertures du contrat SFR. Pour votre information, les compagnies d’assurance refusent désormais de couvrir les risques sanitaires liés aux champs électromagnétiques et autres radiations émises par les antennes-relais.
Vous agissez donc à l’aveugle pour prendre des décisions qui risquent de mettre en danger nos enfants et que ce danger est potentiellement grave.
Concernant la concertation et l’information des Gahardais, nous soulignons une absence de concertation et d'information de la population gahardaise qui a été mis devant le fait accompli.
Notre collectif fait circuler une pétition pour l'application du principe de précaution en matière de radio téléphonie. Nous informons les riverains du projet que vous avez autorisé. Les personnes que nous rencontrons ignorent l'existence même de ce projet et sont surprises de n'en avoir pas été informées par la mairie.
A ce sujet, il existe un code de bonne conduite édicté dans une charte entre l'AMF (Association des Maires de France) et l'AFOM (Association Française des Opérateurs Mobiles) : « Téléphonie Mobile : le guide des relations entre les opérateurs et communes / Mémento à l'usage des maires ». Cette charte indique clairement « qu'il est important que le déploiement de réseaux de téléphonie mobile se fasse dans la transparence et en tenant compte des préoccupations sanitaires et environnementales des populations ». En outre, elle précise : « Les citoyens qui se posent des questions sur la téléphonie mobiles ou s'inquiètent à propos des ondes radio, des antennes relais installées ou des projets de déploiement doivent pouvoir trouver des réponses auprès de la mairie de leur commune et des opérateurs ».
Nous vous demandons donc d'organiser une réunion publique d'information et de concertation à destination de tous les gahardais et plus particulièrement des riverains du projet et des parents d'élèves de l’école primaire, afin que vous-même et l'opérateur SFR exposiez clairement ce projet, et faites état, notamment, du seuil d'exposition prévu qu'à ce jour nous ignorons, car l'information n'est pas accessible.
Concernant « les mesures du champ de résonnance » futures, au pâtis des Marettes en particulier, nous demandons que soit mis en place un programme de mesure du champ électrique et du champ de résonance magnétique, ce dernier réalisé par un organisme indépendant des opérateurs SFR pour qu'il ait une valeur et qu'il soit communiqué aux riverains de cette antenne relais.
Concernant l’intérêt collectif Rien dans le dossier de déclaration de travaux n’indique un quelconque intérêt public de l’installation. Peut-on d'emblée déclarer que l'installation d'un pylône de radiotéléphonie à l’endroit prévu par SFR représente un intérêt public au regard des enjeux de santé des riverains, des risques à long terme et des nuisances paysagères ?
Une évaluation des besoins a t-elle été faite à Gahard ? Combien de demandes ont été enregistrées ? De qui émanent-elles ? Des solutions alternatives ont-elles été envisagées ? Quand ? Avec quels interlocuteurs ?
Concernant l’environnement le lieu d'implantation de ce pylône est la parcelle cadastrée n°274 (feuille 000 0B01), parcelle qui jouxte le terrain de vélo cross ainsi que le terrain de football. Les chemins de randonnées pédestre et équestre passent au pied de cette future antenne qui dominera le village pittoresque et protégé (en partie!) par les monuments historiques.
Le fait d'y laisser construire un pylône de 25 mètres de haut supportant un nombre encore inconnu d' antennes est-il compatible avec ce dispositif de conservation de paysages naturel et historique ? Au vu du dossier de déclaration préalable, cette installation va nuire profondément à l’environnement.
En conclusion
Il vous appartient de faire le nécessaire pour rendre transparent ce projet et que toutes les personnes concernées par cette implantation soient pleinement informées des risques encourus.
En outre, nous vous demandons de reconsidérer votre positionnement, compte-tenu des implications sanitaires que subiraient les riverains et des risques avérés qu'engendre cette technologie. Il ne nous semble pas pensable que le premier magistrat de la commune ne prenne pas en considération le principe de précaution.
Aujourd'hui, parce que c'est la définition de la démocratie, nous rappelons que :
la fonction d'élu comporte une obligation morale qui est d'accorder en toute circonstance à l'intérêt public la priorité sur tout intérêt économique quel qu'il soit.
Nous souhaitons que vous vous engagiez personnellement à mettre en oeuvre les moyens politiques ou autres pour la diffusion maximale des informations réelles et pour le respect des préconisations des scientifiques indépendants comme l'exige le principe de précaution inscrit dans la constitution.
Voulant croire à votre sens des responsabilités, nous vous demandons de reconsidérer votre position et d'annuler votre arrêté.
Nous vous prions de recevoir, monsieur le maire, nos sincères salutations.
Frédéric et Chantal Lelouarn Anne Troccaz, conseillère municipale
Pièces jointes
N°1 – Etude Interphone de l’OMS N°2 – Synthèse du rapport Bioinitiative N°3 – Article du 31 août 2007 « De graves inquiétudes de santé publique sont soulevées à propos de l’exposition aux champs électromagnétiques » N°4 – Résolution du Parlement européen du 4 septembre 2008 N°5 – Résolution de Benevento N°6 – Compatibilité électromagnétique, normes européennes, transcriptions françaises N°7 – Communication du Professeur Pierre Le Ruz : « Téléphones mobiles et antennes relais : quels risques réels pour les biens et les personnes ? Quelles directives réalistes pour l’avenir ? » N°8 – Lettre ouverte à Gérard Collomb, maire de Lyon sur l’état des connaissances scientifiques en bioélectromagnétisme
Commentaires
1. Le mardi 28 juillet 2009 à 13:07, par Remi
2. Le jeudi 16 juillet 2009 à 13:57, par manu BDS
3. Le vendredi 3 juillet 2009 à 17:11, par cri cri
4. Le mercredi 1 juillet 2009 à 18:11, par carl35
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